Voltaire a « décidé d’être heureux, parce que c’est bon pour la santé ». Si les 296 années qui nous séparent ne me trahissaient pas, j’aurais le culot de dire que je lui ai inspiré cet adage.
Je n’ai pas ce culot, certes, mais j’applique assidûment cette Voltairette à mon quotidien. Le bonheur, c’est facile, quand on sait où le trouver, et le mien, je le déniche dans des petites (et grandes) choses, et je m’en délecte, comme Charlie et sa barre de Willy Wonka.
Dernièrement, c’est un gros morceau de bonheur que j’ai trouvé, en ayant l’immense joie (et honneur !) d’être invitée à bruncher au Fouquet’s.
Le Fouquet’s faisait, il y a 3 semaines seulement, partie de ces irréductibles Gaulois résistant encore et toujours à l’envahisseur : le Brunch. Démence gourmande de tous les hôtels de la capitale, le Fouquet’s ne cède que maintenant, et pas à moitié.
Racontage.
En bons petits soldats, Lau et moi sommes sur le palier à 12h29 pétante. C’est on-ne-peut-mieux accueillis que nous entamons notre inéluctable premier tour d’horizon stratégique, pour déterminer par quoi commencer / que privilégier / que garder pour la fin…
Ce sont les desserts qui se jettent sous nos yeux les premiers : compote de pomme vanillée, sablé fraise – pistache, tarte citron meringuée, fondant chocolat-noisette, tiramisu, salade de fruits exotiques, mousse au chocolat blanc, éclairs café et chocolat, crème caramel, cake marbré chocolat-vanille, cake aux fruits… La résistance est douloureuse mais nous passons notre chemin : même un dimanche, les gâteaux, c’est pour la fin.
Arrivés dans la seconde pièce, le buffet froid : burrata, poivrons et artichauts confits, asperges fraîches, pesto, Serrano, crudités, saumon entier fumé (maison !), grosses crevettes roses, terrine, pains de chez Bread & Roses (avec et sans gluten)… Coloré, disposé au centimètre prêt, voilà un buffet élégant et alléchant, qui annonce fièrement la suite.
Avant de poursuivre notre visite (oui elle va être longue, encore une fois, le Fouquet’s ne fait pas les choses à moitié), nous prenons place à notre ravissante petite table, collée à la baie vitrée donnant sur cette superbe cour intérieure ornée de photos Harcourt.
Entre un Espresso et une divine orange pressée, Lau a cette remarque pertinente : « ça nous irait bien, d’être riches ». J’acquiesce.
Reprise de la balade, et arrêt au buffet libanais : labneh, feuilles de vigne farcies, houmous, caviar d’aubergine, tabouleh, pitas… La bonne idée. Direction ensuite l’autre salle, avec d’un côté l’animation pancakes et crêpes, et de l’autre le chaud : petits farcis, poêlée forestière, œufs brouillés, saucisses, bacon, cocotte de légumes, ailerons de poulet… Une fois de plus, de la couleur, de belles odeurs, pas de surcharge, une belle finesse.
La bonne nouvelle de ce brunch, c’est qu’il ne s’arrête pas là : il continue dehors, où Jean-Yves Leuranguer, Meilleur Ouvrier de France 1996 et Chef Exécutif des cuisines de l’Hôtel Fouquet’s Barrière depuis 2003, officie en personne à la plancha ! Au programme, bœuf, poulet, Saint-Jacques, thon, gambas, et sauces vierge et barbecue maison, snackés minute. Pendant que les brochettes cuisent, nous papotons avec cet impressionnant bonhomme. Un vrai régal.
Petit tour terminé, nous revenons sur nos pas et goûtons à… tout. Mentions spéciales au saumon fumé maison, aux petits farcis, à la brochette de Saint-Jacques, au fondant chocolat-noisette et à la tarte citron. Le service est exceptionnel, drôle, à l’écoute, réactif, et attentionné. Un challenge réussi, qui devrait secouer quelques palaces, endormis sur leurs brunchs…